Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour, je suis Julien Foucher, Directeur de l’Immobilier et de l’Environnement de Travail du Groupe Up, une entreprise coopérative et participative. 1ere Scop à mission.
Nous créons des solutions de paiement et des services à utilité sociale et locale, tels que des chèques services, des chèques déjeuner, des chèques culture, entre autres. Up est une entreprise à mission regroupant un effectif de 3 000 personnes dans 18 pays, dont 1000 en France, 700 au siège et 300 en région.
Mon rôle consiste à assurer l’expérience utilisateur, la logistique liée aux espaces de travail, les événements internes et la sécurité sur les sites. Actuellement, je supervise une équipe de 12 personnes.
Pouvez-vous nous expliquer les modes de travail adoptés dans l’entreprise ?
Aujourd’hui, nous avons une organisation de travail classique où chaque collaborateur a son bureau attitré dans de grands bureaux qui fonctionnent selon d’anciens standards. Toutefois, depuis la pandémie, nous avons introduit une politique de télétravail pour tous les collaborateurs. Chaque salarié sociétaire peut désormais, avec l’accord de son manager, travailler deux jours par semaine en télétravail.
Cette décision a entraîné des changements profonds dans l’entreprise, et je travaille à la construction, à l’aménagement et au déménagement vers notre nouveau siège, Up Gardens, qui intègrera de nouveaux standards dans la continuité de l’évolution de nos modes de travail.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ?
Le bâtiment actuel était trop grand et pas suffisamment flexible pour répondre aux nouveaux usages. Nous étions centrés par métiers et avons souhaité renforcer notre approche vers le client. Nous avons donc travaillé dans ce sens sur un bâtiment, en répondant aussi à une volonté de maintenir le collectif en encourageant le travail sur site et, bien sûr, correspondant au défis environnementaux.
Up Gardens est une véritable évolution, dans la continuité de notre transformation business, tourné vers le digital. Nous allons passer de 40 000 m² à 15 000 m² pour nous adapter aux nouveaux enjeux des modes de travail post-pandémie. Nous travaillerons dans des espaces ouverts et des bureaux partagés, avec un taux de flexibilité de 0,8. Chacun pourra travailler d’où il le souhaite, n’importe où dans le bâtiment.
Par son nom Up Gardens se veut vert. Des espaces extérieurs et une approche végétalisée forte ont été souhaités. Il s’agit de travailler dans des espaces qui dépassent les labels HQE et BREEAM dont le site bénéficiera. De même, le niveau WORED SCORE est élevé. Cela garantie d’une part une connexion de partout, dont le roof top (pour les réunions d’équipe en extérieur) et, d’autre part, participe à une sécurité réseau permettant de répondre à nos contraintes business.
En ce sens, Up Gardens est « ready to Osmoz » et nous prévoyons à une certification Osmoz dès l‘année de notre emménagement. La qualité et les conditions de vie au travail est un élément fort de notre culture, du fait des solutions que nous proposons à nos clients. Aussi, nous voulons allez plus loin et travaillons, avec mes équipes, sur un continuum de services pour proposer un parcours collaborateurs sans couture et des services adaptés à la taille du site, quel que soit le lieu de travail.
Quelles sont vos modes contractuels d’occupation immobilière ?
Nous souhaitons utiliser une variété de solutions, allant du télétravail au coworking, en passant par le corpoworking chez nos partenaires, le bail classique et le bail agile. Nous cherchons à adapter notre parc immobilier aux besoins métiers, aux usages des équipes et à leurs localisations. Nous avons actuellement des baux (3/6/9) et disposons d’espaces en coworking en région.
Je suis attentif aux opportunités d’un bail agile, qui est une véritable révolution juridique en nous permettant de prendre à bail avec un engagement adaptée et une communication importante avec le bailleur, pour adapter le contrat en fonction de nos besoins opérationnels. Actuellement, une fois le bail signé, nous ne voyons plus le propriétaire avant la fin du contrat, et si on part sur un engagement ferme de 6 ou 9 ans, c’est long.
Quelles difficultés rencontrez-vous dans votre métier ? Comment vous progressez ?
Heureusement, nous avons chez Up, une culture favorable et des collaborateurs moteurs du changement, ce qui est précieux dans notre métier. Le véritable enjeu que je me suis fixé, avec mon équipe, est de participer fortement au décloisonnement des métiers en interne pour travailler au service des collaborateurs de l’entreprise et, donc, pour le client final.
Comme c’est le cas dans un grand nombre d’organisations complexes, de nombreuses initiatives sont parfois prises et bien réalisées individuellement, mais elles pourraient avoir plus d’impact et d’efficacité en étant coordonnées au service des clients internes et déployer, de manière adaptée, au niveau national.
Personnellement, j’ai un état d’esprit qui me permet d’avancer et vise à faire des contraintes des opportunités. C’est pour moi une réelle satisfaction lorsque j’arrive à emmener une équipe pour tendre vers l’objectif fixé. Le projet Up Gardens est, par exemple, un beau défi, au regard des évènements sanitaires et du contexte actuel en tension, vers lequel nous tendons tous ensemble et dont le résultat se concrétise.
Pour progresser, nous effectuons régulièrement des veilles, j’assiste à des conférences et j’échange avec des homologues. La transversalité est également importante pour partager les meilleures pratiques et éviter les erreurs. J’encourage cela au sein de mon équipe. C’est un état d’esprit que je souhaite collectif.
Comment voyez-vous l’avenir de votre métier et de votre entreprise ?
Notre métier est en constante évolution et répond aux crises qui s’accélèrent, nous devons nous adapter en permanence aux nouvelles formes de travail et aux attentes de nos collaborateurs. Il nous appartient de voir comment anticiper au mieux désormais et de penser la résilience de nos solution « by design ». Je suis convaincu que l’avenir passera par des modes de travail encore plus agiles et flexibles. Nous devrons être en mesure de proposer des espaces de travail évoluant selon les besoins de nos clients internes et de leur offrir une expérience utilisateur de qualité. Il s’agit de permettre de travailler sereinement, de participer à la résilience face aux risques et de permettre de fédérer les talents, au quotidien et de manière viable, par des solutions équitables et digitales, ouvertes à tous, en tous lieux… tout en garantissant une proximité et une humanité propre à l’ADN de notre entreprise.
Pour Up, l’avenir s’annonce prometteur et ambitieux avec de nombreux projets en cours et à venir, notamment l’ouverture du Up Gardens. Nous souhaitons continuer à développer des solutions innovantes, tout en restant fidèles à nos valeurs coopératives et solidaires. La question du déploiement, d’une « signature », adaptée à chaque site, respectant chaque équipe en local, se pose et m’inspire déjà.
Je suis convaincu que notre mission sociale et notre engagement en faveur de l’environnement de travail seront des atouts pour continuer à développer une entreprise qui place l’humain au centre de ses préoccupations et de sa réussite. Le défi, au-delà de l’actualité et des prismes de pensé, est de créer ce lien intergénérationnel, à travers, justement des solutions digitales et de proximité, respectant les valeurs propres mais commune en faveur de l’environnement. En effet, le talent n’a pas d’âge, n’est pas genré et ne peut accepter l’exclusion.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans le métier de Directeur immobilier et de l’environnement de travail ?
Je recommanderais à une personne qui souhaite se lancer dans ce métier d’être curieuse, proactive et à l’écoute des attentes de ses clients internes. Il est important d’avoir une vision transversale et de savoir travailler en mode projet.
Il faut également avoir une bonne connaissance des enjeux sociaux et environnementaux, et être en mesure de proposer des solutions innovantes pour limiter l’impact de l’entreprise sur l’environnement tout en contribuant à la réalisation des ambitions collectives et partagées de celle-ci.
La réussite dans ce métier passe surtout par la capacité à fédérer une équipe autour d’un projet commun et à travailler en mode collaboratif avec les autres métiers de l’entreprise.
